Le transport aérien, qui finance à hauteur de 200 M€ par an les infrastructures routières, ferroviaires, fluviales et portuaires, et qui sera le seul mode de transport en France à compenser entièrement ses émissions de CO2 des vols domestiques dès 2024, refuse l’idée d’être une fois de plus taxé pour financer le plan de développement du transport ferroviaire.
Après l’annonce par le Gouvernement d’un plan de 100 milliards d’euros d’ici 2040 pour le transport ferroviaire et des questions suscitées par son financement, le SCARA souhaite rappeler que le transport aérien s’acquitte déjà d’une éco-contribution et qu’il atteindra la neutralité carbone sur la métropole dès 2024.
L’éco-contribution
Mise en œuvre en 2020 via une augmentation de la Taxe de Solidarité sur les billets d’avion (dite « taxe Chirac »), cette éco-contribution finance l’Agence de Financement des Infrastructures de France (AFIT France) dont le périmètre couvre l’ensemble des projets d’intérêt national dans le domaine des transports (ferroviaire, maritime, fluvial et routier), l’aérien étant exclu de ce périmètre sans aucune explication de la part des pouvoirs publics alors qu’il est lui aussi un maillon stratégique de l’industrie française.
Entre 2020 et 2022, cette taxe a déjà rapporté 250 M€, malgré la baisse drastique du trafic aérien liée au Covid.
En année pleine, elle rapportera de l’ordre de 200 M€ par an.
La neutralité carbone en 2024
Le trafic aérien métropolitain émet environ 2 millions de tonnes de CO2 par an, soit l’équivalent de ce qu’émet le transport ferroviaire sur le même périmètre géographique.
La loi Climat et Résilience impose aux transporteurs aériens de compenser par des actions de financement de projets de captation du CO2 : 50% de ces émissions en 2022, 75% en 2023 et 100% à partir de 2024
Le SCARA déplore que le transport aérien fasse l’objet d’une stigmatisation incessante alors qu’il est l’un des moyens de transport les plus volontaires dans ses engagements de décarbonation.
Taxer toujours plus le transport aérien épuise ses capacités de financement de solutions pour atteindre ses objectifs en matière environnementale : carburants durables (bio et synthétique), compensation CO2, progrès technologiques, etc.
Une taxation supplémentaire serait une taxe anti écologique et un message négatif envoyé à toute l’industrie aéronautique française.